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18 Oct

Trichy & Tanjore, villes cultes

Publié par Blacjac  - Catégories :  #Voyage

L'avantage d'un pays aussi flexible que l'Inde, c'est que les religions sont tellement bien intégrées que tous les jours fériés sont acceptés. Rien que cette semaine par exemple, trois jours fériés figuraient au calendrier officiel. Un tombait dimanche (Dushera, célébration hindoue de la victoire du Dieu rama sur le démon Ramana), l'IIT a refusé de nous laisser libre le jour férié de lundi. Nous avons toutefois pu profiter pleinement du jour férié de mercredi (Idu'l Zuha, fête musulmane commémorant l'obéissance d’Abraham sacrifiant son fils unique à Dieu) en omettant les cours du mardi, créant alors un petit week-end bien sympathique en plein milieu de semaine. Destination Trichy et Tanjore.

Le trinôme, Pierre (Franco-presque-suisse), Clement (Allemand), et moi (avec un charlatan)
Le trinôme, Pierre (Franco-presque-suisse), Clement (Allemand), et moi (avec un charlatan)Le trinôme, Pierre (Franco-presque-suisse), Clement (Allemand), et moi (avec un charlatan)Le trinôme, Pierre (Franco-presque-suisse), Clement (Allemand), et moi (avec un charlatan)

Le trinôme, Pierre (Franco-presque-suisse), Clement (Allemand), et moi (avec un charlatan)

Trichy & Tanjore, villes cultes

Un Français, un Allemand et un Suisse prennent le train.

Sans cette longue partie dans les moyens de transport, les voyages perdraient probablement tout leur charme. Cette fois encore nous avons opté pour le train de nuit, classe générale. La fameuse classe où les tickets sont vendus tant qu'il reste du papier pour imprimer les billets et des clients pour les acheter. Partant le lundi soir, nous avons l'agréable surprise de trouver un train presque vide (aux normes indiennes), il restait même quelques places assises. Étonnamment, certains Indiens restaient assis sur le sol et refusaient systématiquement de prendre des places assises. Probablement un autre effet du système des castes. Naïfs que nous sommes, nous n'avions rien compris. S'il y a une chose pour laquelle les Indiens sont prêt à se battre, c'est pour trouver la place la plus confortable. Nous étions arrivés les derniers, nous aurions dû nous douter que nous aurions les places les moins confortables. Le concepteur de sièges de ces wagons a très certainement un lien de parenté avec le créateur de la classe économique de la SNCF. Les dossiers suivent une verticale si parfaite qu'elle feraient pâlir de jalousie le Nobel de géométrie (je sais), l'espace pour les jambes est tout juste suffisant pour qu'un expert de yoga puisse s'y faufiler. La hauteur du dossier a également été calculée de sorte à s'assurer que personne ne puisse reposer sa tête. Quant aux coussins des sièges, ils me rappelaient avec nostalgie le moelleux des pierres de granite normandes.

Nos paupières étaient lourdes et nos sens amoindris quand au cœur de la nuit nous nous sommes endormis. Nous crûmes. A peine au moment où la fatigue nous gagnait, le train entrait en gare. Un vendeur de samosa (en-cas végétarien) a choisi notre fenêtre pour accrocher son seau et hurler de manière assez mélodieuse « Samosasamosamosa ». Il fut rapidement rejoint par les vendeurs de café et de thé qui s'en donnaient à cœur joie à coup de « chaichaichaichai » et « cofecofecofecofeee ». Tous cela nous les connaissions, mais le « choli » qui retentissaient de temps en temps nous a donné l'impression que quelqu'un sur le quai avait aussi envie de crier quelque chose. Devant le burlesque de ce chant grégorien improvisé, nous avons été pris d'une crise de fou rire assez communicative apparemment, puisqu'une bonne partie du wagon a rit avec nous. Vint un moment où nous ne savions plus très bien si nous étions encore éveillé. Il y a eu cette femme impressionnante d'allure très masculine qui agressait les passagers avec des« help me !» si violents qu'ils donnaient l'impression que c'est en fait celui qui ne l'aiderait pas qui aurai besoin d'aide. Ce personnage semblait tout droit sorti d'un rêve, mais nous avons effectivement donné 10 roupies à ce qui a probablement été notre premier transsexuel indien.

Le train, c'est bien.
Le train, c'est bien.
Le train, c'est bien.
Le train, c'est bien.

Le train, c'est bien.

Trichy & Tanjore, villes cultes

Trichi, Tiruchchirappalli

Épuisés par la nuit qu'on venait de manquer, nous avons réservé notre hôtel et avons dormi un peu avant de commencer les visites. Trichy possède le plus grand complexe de temples de l'Inde du Sud. Ce complexe est dédié à Vishnu, le dieu protecteur. La visite a été rendue très intéressante par un guide officiel qui a honteusement profité de notre fatigue pour se payer grassement. Ce temple contient une statue de Vishnu qui est inaccessible aux non-hindous, le guide nous a proposé de nous travestir à la mode indienne traditionnelle et de soudoyer quelques brahmanes pour voir de près cette fameuse statue. Par crainte de nous retrouver à mendier dans les trains, nous avons refusé.

Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.
Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.
Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.
Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.
Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.
Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.
Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.
Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.
Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.

Le plus grand complexe de temple de l'Inde du sud contient de magnifiques sculptures, un éléphant sacré et des greniers qui contiennaient de la nouriture distribuée gratuitement à la population.

L'épreuve du paradis, une porte se trouve au bout d'un long couloir, à l'autre extrémité et en dehors de l'axe se trouvent une dalle de pierre et 5 trous dans lesquels on peut placer ses doigts. Celui qui arrive à voir l'intégralité de la porte dans cette position a une place garantie au paradis. Va falloir que je sois sage.
L'épreuve du paradis, une porte se trouve au bout d'un long couloir, à l'autre extrémité et en dehors de l'axe se trouvent une dalle de pierre et 5 trous dans lesquels on peut placer ses doigts. Celui qui arrive à voir l'intégralité de la porte dans cette position a une place garantie au paradis. Va falloir que je sois sage.L'épreuve du paradis, une porte se trouve au bout d'un long couloir, à l'autre extrémité et en dehors de l'axe se trouvent une dalle de pierre et 5 trous dans lesquels on peut placer ses doigts. Celui qui arrive à voir l'intégralité de la porte dans cette position a une place garantie au paradis. Va falloir que je sois sage.

L'épreuve du paradis, une porte se trouve au bout d'un long couloir, à l'autre extrémité et en dehors de l'axe se trouvent une dalle de pierre et 5 trous dans lesquels on peut placer ses doigts. Celui qui arrive à voir l'intégralité de la porte dans cette position a une place garantie au paradis. Va falloir que je sois sage.

Trichy & Tanjore, villes cultes

La fin de matinée s'est déroulée dans un autre temple, dédié à Shiva cette fois-ci. Voulant boucler la visite assez rapidement, nous ne prenons pas de guide, nous n'en n'avons d'ailleurs pas trouvé. Un quidam toutefois a tenu a s'improviser guide, son rôle a essentiellement consisté a nous tartiner le visage de cendre. Il nous a également montré un arbre dont les feuilles auraient la vertu de vous gratifier d'un mariage et d'un fils dans les trois mois après la consommation de la plante avec de l'eau. Il n'y a plus qu'à attendre trois mois pour savoir si c'est efficace. En attendant, ce pseudo guide a bien entendu tenu a être récompensé par quelques roupies. Quelques roupies de plus ou de moins dans notre porte feuille ne fait pas de grande différence, cependant nous avons refusé de lui céder la moindre pièce, simplement parce que nous n'avions rien demandé, sa prestation était pitoyable, sa plante n'a rien de magique (espérons-le) et surtout, nous avons passé plus de temps à essayer de le fuir qu'a profiter réellement de l'architecture. Après avoir essuyé un premier refus, il a insisté en nous sortant les arguments classiques des mendiants qui n'ont plus rien à perdre. Ainsi a débuté une poursuite infernale dans les rues de Trichy. Des Européens croulant de fatigue fuyant un vieil Indien en pleine forme motivé par l’appât du gain, je ne vous raconte pas la vitesse de la scène. Après maintes tactiques inefficaces, nous l'avons finalement semé en empruntant le bus.

La plupart des pièces du temple sont innaccessibles aux non-hindous, c'est la seul information utile obtenue du pseudo-guide.
La plupart des pièces du temple sont innaccessibles aux non-hindous, c'est la seul information utile obtenue du pseudo-guide.La plupart des pièces du temple sont innaccessibles aux non-hindous, c'est la seul information utile obtenue du pseudo-guide.

La plupart des pièces du temple sont innaccessibles aux non-hindous, c'est la seul information utile obtenue du pseudo-guide.

Trichy & Tanjore, villes cultes

En début d'après midi, nous avons profité du calme relatif de Notre Dame de Lourdes pour nous reposer. Oui, dans cette ville fondamentalement hindoue se trouve une église bâtie par un moine français, il lui a donné le nom de la plus connue des cathédrale du sud ouest de la France. Mais il n'a donné que le nom, l'église est à l'image des goûts locaux, flashy et kitsch. Le rose pétard de l'intérieur ne trompe pas, nous somme toujours en Inde.

Notre Dame de Lourdes
Notre Dame de Lourdes
Notre Dame de Lourdes
Notre Dame de Lourdes
Notre Dame de Lourdes

Notre Dame de Lourdes

Trichy & Tanjore, villes cultes

Toujours pas entièrement remis et sous la chaleur du milieu d'après midi, nous avons entrepris l'ascension du fort de Trichy. Quatre-cents marches mènent au sommet d'une colline qui surplombe la ville, à cause de la fatigue nous en avons compté un bon millier. Le temple en soit n'est pas splendide, la vue est bien plus intéressante.

Trichy & Tanjore, villes cultesTrichy & Tanjore, villes cultes
Trichy & Tanjore, villes cultes
Trichy & Tanjore, villes cultesTrichy & Tanjore, villes cultes

Tanjore, Thanjavur

Réveil au matin pour prendre le train direction Tanjavur, Tanjore. Bien moins de choses à faire sur place, un temple ancien et réellement impressionnant, ainsi qu'un palais imposant par sa taille et ses sculptures.

Les portes ouvertes du train entre Trichy et Tanjore nous permettent de profiter pleinement du paysage, ici des rizières.
Les portes ouvertes du train entre Trichy et Tanjore nous permettent de profiter pleinement du paysage, ici des rizières.
Les portes ouvertes du train entre Trichy et Tanjore nous permettent de profiter pleinement du paysage, ici des rizières.
Les portes ouvertes du train entre Trichy et Tanjore nous permettent de profiter pleinement du paysage, ici des rizières.

Les portes ouvertes du train entre Trichy et Tanjore nous permettent de profiter pleinement du paysage, ici des rizières.

Trichy & Tanjore, villes cultes

Le temple, comme la plupart des temples du Tamil Nadu, est en fait spectaculaire de l'extérieur, mais beaucoup moins à l'intérieur. Ces architectures monumentales peuvent passer pour une caricature de l'architecture gothique, l’intérieur reçoit peu d'éclairage naturel, et les espaces sont très petit. Ces temples sont en fait construits pour abriter dans une très petite pièce la représentation d'un Dieu hindou.

Trichy & Tanjore, villes cultes
Trichy & Tanjore, villes cultesTrichy & Tanjore, villes cultes
Trichy & Tanjore, villes cultes

Le palais quant à lui a été transformé en musée contenant principalement des statues qui ont un jour appartenu a des temples. Bien entendu, les pièces les plus belles ne sauraient souffrir le flash des appareils photos, il n'y a de toute façon rien de mieux que vos yeux pour admirer ces merveilles.

Le palais de TanjoreLe palais de Tanjore
Le palais de TanjoreLe palais de Tanjore

Le palais de Tanjore

Trichy & Tanjore, villes cultes

L'over-respect

Le retour en train a été assez révélateur de la fascination des Indiens pour les occidentaux. Nous n'avions pas réservé nos tickets, et il nous fallait donc passer la nuit dans la classe générale, plus peuplée qu'à l'allée. Alors que Pierre se faisait un petite niche pour dormir sur le porte bagage, Clément et moi un peu rebuté à l'idée de ne pas dormir sommes partis à la recherche d'un contrôleur prêt à payer un peu plus cher pour être surclassé. Alors que Clément entamait les négociations avec le contrôleur, un horde d'Indiens s'est jeté sur moi pour me demander de quel pays je venais, et me poser toutes les autres questions classiques pour entamer la conversation. Étonné par ce comportement inattendu je tentais de répondre à tous ces gens qui semblaient sincèrement très intéressés par des détails insignifiants de ma vie. Clément est parvenu à toucher la sensibilité du contrôleur qui a ouvert un compartiment vide dans lequel il nous a invité à monter, nous trois et personne d'autre. Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre ce qu'il venait de se passer. Tous ces Indiens s'étaient jetés sur moi parce qu'ils savaient que nous parviendrions à convaincre le contrôleur de faire un geste pour nous. Non pas grâce à nos arguments, les Indiens ont les mêmes, encore moins à cause de notre argent, nous n'avons rien payé, mais bien parce que nous sommes blancs, occidentaux. Leur seule chance d'éviter l'enfer de la classe générale était de parvenir à se lier d'amitié avec nous en quelques secondes afin que nous les invitions à nous rejoindre dans le compartiment. Un d'entre eux a réussit son coup, le contrôleur l'a laissé monté. Il a dû bien le regretter, le confort était bien en dessous de la classe générale, la chaleur étouffante, mais au moins, nous avions plus d'espace. Au total, nous n'avons pas dormis plus d'une heure, c'est le prix à payer pour être VIP.

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