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23 Sep

Tiruvannamalai, Entretien avec un Brahmane

Publié par Blacjac  - Catégories :  #Voyage

India is the country where everything is possible, especially the unexpected

Tiruvannamalai, Entretien avec un Brahmane

S’il fallait encore vous en convaincre, cet exemple devrait suffire. Tout bon touriste dispose d’un guide, ce bouquin aussi épais qu’une bible qui dicte l’emploi du temps du week-end. Dans le mien est écrit à juste titre «Convincing a Chennai autorickshaw driver to use the meter is a Vatican certified miracle ». Le « meter » c’est le compteur kilométrique qui détermine le cout du trajet, cela prive du plaisir de négocier mais évite aussi de se faire avoir, c’est pourquoi les rickshaws du Tamil Nadu ne s’en sont jamais servis. Jusqu’ici tout se faisait par négociation et le client était bien généralement perdant. Les rickshaw s’en frottaient les mains, c’est pourquoi jamais âme qui vive au Tamil Nadu n’a pu voir l’écran digital fonctionner. Alors quelle surprise ce week-end de voir le conducteur abattu avant même d’avoir commencé les négociations. Ce sentiment d’incompréhension lorsqu’en rentrant dans l’engin nous le vîmes, enfin, ce fameux « meter ». Un miracle ? Mieux, une loi ! Mais attention, une loi appliquée. Les forces de polices patrouillent dans les rues pour s’assurer qu’aucun conducteur ne manque à la règle. Cela donne parfois des situations assez cocasses, comme des rickshaws qui nous font payer un peu plus cher, ne se servent pas du « meter » et rallongent le parcours pour éviter les contrôles des forces de l’ordre. C’est plus cher, plus long, mais bon, on a eu le droit de négocier.

L'équipe, Georg (Allemand polyglote), Thomas (Parisien), Philipp (Allemand), Nicolas (Suisse) et moi-mêmeL'équipe, Georg (Allemand polyglote), Thomas (Parisien), Philipp (Allemand), Nicolas (Suisse) et moi-même
L'équipe, Georg (Allemand polyglote), Thomas (Parisien), Philipp (Allemand), Nicolas (Suisse) et moi-même
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L'équipe, Georg (Allemand polyglote), Thomas (Parisien), Philipp (Allemand), Nicolas (Suisse) et moi-même

Tiruvannamalai, Entretien avec un Brahmane

Tout comme il est impensable de passer six mois en Inde sans passer par le Taj Mahal, il est absolument inenvisageable de passer dans le Tamil Nadu sans se rendre à Tiruvannamalai. Un des plus grand complexes de temples s’y trouve et surtout, surtout, c’est le lieu où Shiva a fait son apparition devant Brahma et Vishnu. Pour rappel, Brahma et Vishnu se disputaient pour savoir lequel des deux était le plus puissant des Dieux, quand surgit des profondeurs une colonne de feu qui jaillit vers les cieux. Chacun s’élança vers une extrémité de la colonne, le premier à atteindre le bout serait reconnu comme étant supérieur à l’autre. Mais aucun n’y parvint. Alors Shiva apparu, demandant à Brahma et Vishnu de s’incliner devant sa puissance, puisque cette colonne, ce lingam est le sien. Shiva est depuis reconnu dans l’Hindouisme comme le plus puissant des Dieux. Cette colonne de feu serait apparue à Tiruvannamalai, où différents rois hindous ont décidé de rendre hommage à Shiva en construisant l’un des plus grand complexe de temple du Tamil Nadu. Au centre de tous ces temples se trouve la représentation d’un lingam en or, sur lequel une flamme est allumée en permanence.

La ville se trouve au pied d’un volcan (vous avez dit colonne de feu ?) éteint depuis quelques milliers d’années. Les soirs de pleine lune, un feu est allumé au sommet de ce volcan ; l’occasion pour de centaines de milliers de pèlerins de rendre hommage au Dieu de la destruction. Le parcours des pèlerins fait le tour de la montagne où sont disposés huit lingams. Les touristes, eux, entreprennent l’ascension du mont. Le départ est facile et offre une vision inédite de la ville, loin des rues principales bruyantes et sales. Les maisons ressemblent de plus en plus à des huttes et des refuges de montagnes, les gens sont contents de vous voir et d’échanger quelques rudiments d’anglais. Les escaliers se font de plus en plus fréquents et à quelques 50 mètres de hauteur apparaissent les premières « caves », lieux de méditations paisibles et calmes dans lesquelles certains auraient passé plusieurs dizaines d’années. Passée la dernière cave, les choses se compliquent. Les escaliers disparaissent, la pente devient abrupte, et le chemin à suivre n’est pas toujours bien indiqué. Si je n’avais pas peur que le responsable lise ce blog, je dirai bien que laisser un parisien nous guider en pleine montagne était une erreur grossière surtout quand on dispose d’un randonneur suisse dans le groupe. Je me contenterai donc de dire que nous n’avons pas pris le chemin le plus aisé.

Quelques excellents portraits réalisés par Thomas
Quelques excellents portraits réalisés par Thomas
Quelques excellents portraits réalisés par Thomas
Quelques excellents portraits réalisés par Thomas
Quelques excellents portraits réalisés par Thomas
Quelques excellents portraits réalisés par Thomas

Quelques excellents portraits réalisés par Thomas

Tiruvannamalai, Entretien avec un Brahmane

Alors que nous faisions une halte pour nous reposer et surtout pour décider quel chemin prendre pour atteindre le sommet, un brahmane est apparu. Torse nu avec un châle orange (la couleur de brahmanes) il gesticulait depuis le sommet probablement pour nous indiquer la voie à suivre. Aucun d’entre nous n’étant calé en sémaphore indien, nous optons pour la facilité, azimut sanglier, droit vers le sommet. Nous traversons donc des hautes herbes, évitons quelques trous dangereux et rejoignons finalement notre « sauveur ». Quel pitre celui-là. Armé de son bâton, il gravit pieds nus le chemin qui mène vingt mètres plus haut au point culminant de la région, mais avant il nous fait faire une halte dans un petit refuge qui lui sert de demeure, nous dit-il. Tous assis autour d’un feu sur lequel chauffe une boisson inconnue, les présentations peuvent commencer. Notre sauveur n’est nul autre que Shiva lui-même, qui vit grâce aux présents de la montagne et aux cookies que lui cède les voyageurs (c’était mes cookies !). La montagne ou les touristes doivent être très généreux, Shiva est en effet bien en chair, ne semble pas être en manque. Il nous propose une bouteille d’eau remplie directement à la source de la montagne, un peu de la fameuse boisson qui chauffait servie dans des noix de coco et bien entendu quelques plantes broyées, roulées dans du papier prêt à être fumé. La fatigue a peut-être altéré notre jugement, toujours est-il que tout était très bon. Après nous avoir arraché quelques 200 roupies supplémentaires, il nous conduit enfin vers le sommet où la vue est à couper le souffle. Les photos sont mauvaises, il vous faut venir vous-même pour vérifier.

Un long chemin pour arriver au sommet, mais la vue en vaut la peine. C'est au sommet du volcan que Shiva est chargé d'allumer un feu tous les soir de pleines lunes.
Un long chemin pour arriver au sommet, mais la vue en vaut la peine. C'est au sommet du volcan que Shiva est chargé d'allumer un feu tous les soir de pleines lunes.
Un long chemin pour arriver au sommet, mais la vue en vaut la peine. C'est au sommet du volcan que Shiva est chargé d'allumer un feu tous les soir de pleines lunes.

Un long chemin pour arriver au sommet, mais la vue en vaut la peine. C'est au sommet du volcan que Shiva est chargé d'allumer un feu tous les soir de pleines lunes.

Tiruvannamalai, Entretien avec un Brahmane

La descente ne manquait pas d’originalité non plus. Shiva, fidèle à la tradition, s’arrêtait tous les dix mètres pour fumer un coup et appeler Georg dont il était visiblement tombé amoureux (c’est ça de parler Hindi et Tamil). A mi-chemin, certainement pour nous faire plaisir (ou peut-être a-t ‘il des gênes parisiens), il décide de sortir des sentiers battus et s’élance à travers la brousse dans un parcours nettement plus dangereux. Il nous montre alors une grotte dans laquelle il nous invite à entrer. Un homme s’y trouvait, en train de méditer et interrompt volontiers sa méditation pour échanger avec nous quelques mots dans un anglais irréprochable. Cet américain a obtenu un visa de 8 ans pour l’Inde où il a décidé de passer quelques temps à méditer. Il n’avait jamais entendu parler de l’endroit, mais en s’approchant du volcan il a ressenti des lignes de force et a pris sur lui d’absorber cette énergie ; d’où sa présence dans la cave. Probablement trop concentré sur la montagne, il n’a pas ressenti le scepticisme de ma voix. Scepticisme qui n’enlève en rien l’admiration que j’ai pour cet homme qui, bien qu’aveugle, a réussi à se retrouver au milieu de nul part dans une grotte pas franchement facile d’accès.

Le trajet s’est achevé dans un repère de… appelons-les spirituels, tous amis de Shiva qui adorent ses pratiques. Ils s’abreuvent de l’eau qui sort d’un rocher sur lequel est gravé une représentation de Ganesh (Dieu éléphant, fils de Shiva). Une fois la visite du campement terminée, la nuit tombée, nous sommes rentrés à l’hôtel pour célébrer l’anniversaire de Thomas.

A une telle altitude, après quelques heures de marches, nous en révions aussi de cette piscine...A une telle altitude, après quelques heures de marches, nous en révions aussi de cette piscine...
A une telle altitude, après quelques heures de marches, nous en révions aussi de cette piscine...A une telle altitude, après quelques heures de marches, nous en révions aussi de cette piscine...

A une telle altitude, après quelques heures de marches, nous en révions aussi de cette piscine...

Chemin du retour en compagnie de ShivaChemin du retour en compagnie de Shiva

Chemin du retour en compagnie de Shiva

Tiruvannamalai, Entretien avec un Brahmane

Le lendemain était dédié à la visite du temple. Le matin, nous avons désespérément cherché un restaurant qui vende quelque chose à manger. Parce qu’il y avait bien quelques restaurants, mais ils n’avaient ni menu, ni thé et que du riz à manger. C’est en fait une des caractéristiques de Tiruvanamalai. Il s’agit avant tout d’une ville spirituelle et religieuse mais très peu touristique. Les hôtels sont nombreux pour les pèlerins de passage, il y a bien quelques restaurants mais ils ne sont en service que lors des périodes de pointes, les jours de pleine lune. Soit quatre jours plus tôt. Si le Parisien est maladroit en montagne, il est très utile en pleine ville. Thomas a en effet réussit à nous dégoter du chai et a ainsi sauvé notre petit déjeuner. L’entrée dans le temple a elle aussi été un peu comique. Nous avons débarqués à cinq, l’entrée nous a été refusée parce que nous étions en short ce qui n’est pas respectueux. Nous disposions heureusement de suffisamment de pantalons dans nos sacs pour habiller tout le groupe. Et lorsque nous tentons à nouveau notre chance, le policier nous refuse une fois de plus l’entrée parce que nous avons des appareils photos. Dit-il alors que juste dans son dos, des Indiens se prennent en photo dans l’entrée du temple. Comprenant qu’il ne cherchait en fait qu’un petit bakchich, nous passons notre chemin, entrons dans le temple où nous avons la surprise de découvrir quelques Indien portant des shorts.

Le complexe de temple, dédié au Lingam de Shiva.
Le complexe de temple, dédié au Lingam de Shiva.
Le complexe de temple, dédié au Lingam de Shiva.
Le complexe de temple, dédié au Lingam de Shiva.
Le complexe de temple, dédié au Lingam de Shiva.
Le complexe de temple, dédié au Lingam de Shiva.

Le complexe de temple, dédié au Lingam de Shiva.

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