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16 Sep

Gingee, la grande inconnue

Publié par Blacjac  - Catégories :  #Voyage

Gingee, c’est à peine quelques lignes dans le Lonely Planet, une petite page dans le Guide du Routard, et complètement inconnu des habitants de Chennai. En réalité, après la décolonisation de l’Inde, la plupart des villes indiennes ont changé de nom; la particularité de Gingee c’est que le nom a effectivement changé, mais la prononciation est celle de l’ancien nom, Senji. Ce qui explique probablement pourquoi personne n’était en mesure de nous donner les informations que nous cherchions sur cette ville. Cela dit, à force de poser des questions, nous avons éveillé la curiosité des Indiens qui ont lancé leur recherches et sont tombé sur des photos magnifiques de la ville. Après avoir entendu nos témoignages, certains ont même décidé de s’y rendre d’ici peu.

Présentation du groupe: Pierre (Français), moi-même, Nicolas (Suisse) et Clement (Allemand)Présentation du groupe: Pierre (Français), moi-même, Nicolas (Suisse) et Clement (Allemand)
Présentation du groupe: Pierre (Français), moi-même, Nicolas (Suisse) et Clement (Allemand)
Présentation du groupe: Pierre (Français), moi-même, Nicolas (Suisse) et Clement (Allemand)Présentation du groupe: Pierre (Français), moi-même, Nicolas (Suisse) et Clement (Allemand)

Présentation du groupe: Pierre (Français), moi-même, Nicolas (Suisse) et Clement (Allemand)

Gingee, la grande inconnue

Une fois de plus, la ville en elle-même n’a pas grand intérêt, l’air est saturé de pollution et de poussière, il y fait chaud, c’est très bruyant et à part les ingénieurs en génie civil, personne ne s’intéresse à l’architecture chaotique des bâtiments. Les hôtels y sont aussi assez rares comme pour prouver que décidément non, Gingee n’est pas une ville touristique.

La situation géographique est beaucoup plus intéressante. Gingee est au centre de trois collines que les locaux appellent montagnes et sur chacune de ces collines se trouvent les restes d’anciennes citadelles qui furent autrefois reliées par des murailles. Les plus grandes puissances y ont séjourné, les prestigieuses dynasties indiennes telles que les Pallavas, mais aussi les forces étrangères telles que les Mongols ou les colons anglais et (cocorico !) français ont occupées cette place forte.

Gingee, la grande inconnue

Les forts sont au sommet de ces trois collines dont la plus haute s'élève à 240 mètres au-dessus de la ville. A cette hauteur, les forts sont de loin les premiers monuments que l’on voit mais les derniers que l’on visite. Il y a plus d’un millier de marches qui mènent de la vallée au fort du roi (King’s Fort en Anglais, Rajagiri en Tamil), le plus haut des trois et seul que nous ayons eu le temps de visiter. Avant d’atteindre le sommet, il y a heureusement de nombreux prétextes pour faire des pauses, l’abreuvoir des éléphants, le temple de Shiva, les vues splendides, les restes de murailles ou les animaux étonnants. Cependant, tous ces éléments réunis sont bien impuissants face à la chaleur du soleil et à la raideur de la pente, si bien qu'arrivés au sommet, nous étions rincés.

Gingee, la grande inconnue

L’aspect non touristique de la région s’est cruellement fait sentir, il n’y avait en effet aucun guide pour nous raconter des anecdotes sur ces pierres que l’on sent chargés d’histoire. Toutefois, cela n’empêche rien les Indiens d’être très lucides face à des touristes. Les dernières entrées sont supposées être à 3h00, nous sommes arrivés à 3h05 et le gardien nous a fait tout une scène pour nous expliquer qu’il était trop tard pour visiter. C’était bien la première fois que nous rencontrions un Indien ponctuel. Nous lui avons alors proposé payer une taxe supplémentaire de 50 roupies pour entrer. Il s’est tout de suite adoucit et nous a demandé si nous n’avions pas des pièces européennes parce qu’il fait collection. La seule que nous avions avait une valeur de 2 centimes d'euros (2 roupies) qu’il a prise, en plus des 50 roupies.

Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve
Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve

Avec ses paysages féériques et annimaux légendaires, Gingee vend du rêve

Gingee, la grande inconnue

Le soir, nous avons retrouvé un autre groupe franco-germanique (Charles, Martin Georg et Johanna que vous avez croisé dans un précédent article) qui avait quitté Chennai un peu plus tard que nous. Après avoir mangés, il est décidé de passer le reste de la soirée une bière (indienne) à la main sur le toit de l’hôtel. Trouver une bière en Inde relève de l’exploit, les prix sont très chers et le soir les « liquor shop » sont souvent fermés. Le seul magasin qui en vendait se trouvait dans une rue très sombre, étroite et lugubre dans laquelle se réunissent tous les ivrognes du village de 50 000 habitants recensés. Mais nous avions, moi le premier, très envie d’une bière, nous avons donc pris notre courage à deux mains et nous sommes enfouis dans les pénombres de la ville. En sortant, encore tremblant de l’exploit que nous venions de réaliser, une explosion retentit, nous étions suffisamment proche pour en discerner les flammes.

Gingee, la grande inconnue

La semaine qui venait de s’écouler était dédiée à Ganesh, le Dieu à tête d’éléphant qui apporte chance et bonheur à ceux qui le vénèrent. Cette semaine est donc l’occasion rêvée pour les couples de se marier. Ainsi, le soir nous avons pu assister à de nombreuses parades nuptiales de mariés qui traversent la ville sur un char accompagnés d’une statue à l’effigie de Ganseh. Pour marquer le coup, des feux d’artifice sont tirés… à l’indienne. Aucune mesure de sécurité, aucune distance, aucune protection et aucune expérience. L’artificier a du allumer la mèche alors qu’il tenait l’artifice dans sa main, à l’horizontale. Quand les poudres ont pris feux, le projectile a fusé droit vers le premier camion qui passait et a éclaté dans un vacarme assourdissant à quelques mètres de nous. Je me serais surement jeté au sol pour me mettre à couvert si je n’avais pas remarqué l’indifférence de la population qui vaquait à ses occupations comme si rien ne s’était produit. Bilan total, quelques touristes paniqués… India is a flexible country…

Gingee, la grande inconnue

Le retour à Chennai s’est produit de façon tout à fait banale, dans un bus surpeuplé qui roulait la plupart du temps à contresens parce que le chauffer discutait beaucoup avec ses passagers. Il ne m’a d’ailleurs pas cru quand je lui ai dit mon âge, il était convaincu que j’avais quarante ans j’ai dû lui montrer ma carte d’identité pour le raisonner. Une fois à Chennai, j’ai toutefois réalisé un petit exploit dont je suis très fier et que je décris dans ces dernières lignes. Un rickshaw pour aller de la gare routière à l’Université coute en moyenne 200 roupies pour les étrangers (19km). En négociant bien on peut arriver à 180 roupies… J’avais remarqué depuis un certain temps que lorsqu’on négocie les prix on donne souvent les deux premiers chiffres : 180 se dit par exemple « one eight ». Le conducteur avait fixé son premier prix à 400 roupies, je l’ai fait baisser, et quand il est arrivé à 200 roupies, j’ai fixé mon dernier prix : « one hundred eight », soit littéralement 108 roupies. Il a accepté… Arrivé à destination j’ai lu dans ces yeux que ça devait être la première fois qu’il se faisait avoir par un étranger. J’ai été beau joueur, je l’ai payé 110 roupies.

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